Vigilance sur l’affichage environnemental

En application de la loi relative à la lutte contre le gaspillage alimentaire et à l’économie circulaire, une expérimentation de 18 mois a été engagée par le Gouvernement français pour définir, un affichage environnemental destiné aux produits alimentaires.
Le socle de base de ces travaux est la méthode de l’analyse du cycle de vie (ACV), et en particulier la base de données Agribalyse de l’ADEME qui compile les impacts environnementaux des produits agricoles et alimentaires.
Un appel à projets a été lancé fin septembre 2020 afin de recueillir les propositions d’outils et de méthodes pour ce futur affichage.
Dès décembre 2020, les acteurs de la bio, mais aussi les associations de consommateurs et ONG de protection de l’environnement se sont alarmés des premiers résultats issus de cette base de
données Agribalyse.
En effet plusieurs d’enjeux cruciaux tels que l’impact des pesticides, climat, biodiversité et bien-être
animal, sont aujourd’hui pas ou mal couverts actuellement en ACV.
Ces choix méthodologiques risquent d’entraîner des conclusions erronées qui pourraient nuire à l’étiquetage des produits issus de l’agriculture biologique.

L’ITAB propose le PlanetScore

 

L’outil Planet Score proposé par l’ITAB corrige en partie les ACV et les complète avec des indicateurs
complémentaires nécessaires à la bonne compréhension des impacts environnementaux des
produits agricoles. Planet Score améliore et corrige la prise en compte de :

  1. les pesticides, leurs effets sur la santé des écosystèmes et sur la santé des
    hommes, en incluant les résidus dans l’alimentation,
  2. le climat, incluant le stockage de carbone dans les sols : émissions de gaz à effet de serre (corrigées), pratiques considérées comme stockantes
  3. la biodiversité : impact des pratiques agricoles, et de pratiques au niveau du « paysage » telles que la taille des parcelles, la présence de haies etc…
  4. + inclut une information relative au bien être animal.

Selon une étude UFC Que Choisir menée auprès de 1 000 consommateurs, Planetscore arriverait largement en tête des logos privilégiés par les consommateurs, parmi cinq propositions d’étiquetage environnemental dont l’Eco score.
Un sondage réalisé avec l’UFC Que Choisir, sur cinq propositions d’étiquetage, révèle que plus de 80
% des consommateurs seraient guidés dans leurs achats par le Planet score.
Cette étude révèle également que 84 % des sondés prendraient en compte l’indicateur Pesticides,
83 % seraient influencés par l’indicateur Bien être animal, 80 % par l’indicateur Biodiversité et 77 %
par l’indicateur Climat.

Un autre outil est proposé : l’écoscore

Porté par Yuka, La Fourche,Marmiton, Open Food Facts, etc…
L’éco-score est basé sur l’analyse du cycle de vie d’Agribalyse, de l’Ademe, et quelques compléments sous forme de bonus /malus.

Planet Score en phase de test “grandeur nature” :
27 fabricants et 8 enseignes vont afficher le Planetscore (Biocoop, Lidl, Naturalia, Franprix, La Vie Claire, Monoprix, Naturéo et Greenweez).

Plus de 40 marques lancent aussi une expérimentation pour afficher le Planet score de 1 000 produits alimentaires sur plusieurs sites de e-commerce d’ici la fin de l’année 2021.

Dernières actualités :

Le ministère repousse le calendrier initial en décidant de ne pas prendre de décision avant fin 2022, .
La vigilance reste de mise car les pouvoirs publics envisageraient de ne pas prendre en compte l’impact
des pesticides sur la santé humaine dans le futur calcul du score environnemental au motif que les doses utilisées seraient par nature conformes aux autorisations de mises sur le marché des produits.
En revanche, la question de l’affichage d’un critère relatif au mode d’élevage semble en bonne voie

Source : InterBioOccitanie