[Distribution] Recul du Marché bio en 2021 : état des lieux et décryptage

Après 10 ans de forte croissance et une année 2020 extra-ordinaire, liée à l’effet « confinement », la croissance du marché bio accuse un fort ralentissement en 2021, en particulier dans les GMS.

État des lieux et décryptage d’une nouvelle tendance.

Stagnation après 10 ans de croissance continue

Chiffres de l’IRI

 

En GMS en 2021, on observe ainsi un recul général dans presque tous les formats et les secteurs qui s’explique par une stagnation des fréquences d’achat ainsi que du nombre de catégories achetées.

Ce tableau montre bien le caractère exceptionnel de l’année 2020.

Baisse du bio chez les foyers modestes

Pour la première fois, le poids du bio dans les ventes total PGC FLS est en repli de 0,1 point, et s’établit à 5,1 %. La baisse est notable chez les foyers modestes déjà sous-consommateurs (0,1 point à 3,1 %).
En revanche, chez les ménages aisés, la part des produits AB continue de progresser en 2021 (+0,4 pt à 7,4 %).

Stagnation de l’offre

Ce ralentissement semble fortement corrélée à l’évolution de l’offre.
Alors que l’assortiment progressait de l’ordre de 20 % jusqu’en avril 2020, son évolution est tombée à +2,5 % sur la période d’octobre 2021.
La part d’offre AB reste tout de même bien supérieure à son poids en chiffre d’affaires (8,5 % des codes s’octroient 5,1 % du CA alimentaire).

Augmentation du nombre de magasins spécialisés en 2021

Fin septembre 2021, on compte 153 magasins bio de plus qu’en 2020 . Or, depuis le mois de mai, les chiffres 2021 sont équivalents aux chiffres 2019. Ce qui conduit à une diminution des chiffres pour ces magasins, plus nombreux à se partager un gâteau qui a cessé de grossir.

Pourquoi ce ralentissement ?

Selon l’ analyse Kantar 2021 « Revitaliser la Bio », ce ralentissement résulte à la fois de causes conjoncturelles qui ont une part mécanique (sentiment d’inflation, diminution des sessions de courses, stagnation des dépenses sous promotion, ralentissement du développement de l’offre, …) et de causes strcuturelles qui nécessitent de prendre des mesures.

(Ré)Agir

En effet, la perception du bio reste très bonne chez les Français et le label bio est le 2ème label le plus connu (après le label rouge).

Mais les motivations d’achats s’étiolent alors que les freins secondaires qui prennent de l’ampleur.

Achat Bio 2021 : Évolution des motivation et des freins.

De plus, la concurrence d’autres promesses ou d’autres labels se renforce (nutriscore, applications de type « Yuka », essor des produits « sans » et des labels « cultivé sans pesticides », « zéro résidu de pesticide », …)

Agir pour consolider L’ANCRAGE et sécuriser l’avenir

La stabilisation puis le retour de la croissance sera facteur :

D’effets mécaniques :

celui du retour à un comportement d’achat pré-COVID : de plus petits paniers et des sessions plus fréquentes. Mais cela peut prendre plusieurs années.
De l’offre et de l’animation de l’offre / du rayon.

Les actions à mener pour améliorer la différenciation du bio :

  • (Re)promouvoir la double promesse : santé + environnement, gage d’engagement et de fidélité au bio
  • Poursuite des investissements en matière d’évolution du cahier des charges et amélioration de l’offre. Y compris sur les contenants.
  • Ancrer le rôle du Bio dans l’économie, l’emploi local :Le bio doit participer de la tendance au « manger local », qui  semble s’implanter durablement dans les habitudes de consommation.

Sources :

InterBioOccitanie : Commission distribution du 2 décembre 2021

Kantar 2021 « Revitaliser la Bio – le diagnostic du côté consommateur »